Pages

jeudi 21 octobre 2010

Au bord du vide

Discussion du lundi 17 mai peu après minuit :

Mariano : Dis Thomas, regarde cette vidéo, on y va demain et il reste 2 places dans la voiture. C'est à 1h de route d'ici. Alors tu viens ou pas ?
Moi : Je comptais aller en cours et là tout de suite...Je sais pas trop, ça donne envie t'es vraiment un chien de proposer ça comme ça !
Mariano : Sérieusement, tu as vu ? C'est magnifique, t'as même pas besoin de réfléchir, je suis déjà déçu que tu réfléchisses là dessus ! C'est ma dernière sortie avant de partir en plus, ça me ferait plaisir que tu viennes...
Moi (3min après et après concertation avec Yanine) : c'est ok, on rattrapera les cours de toute façon. Ca a l'air vraiment beau et je peux pas te refuser ça.
Mariano : Ahhhhh !!! Que bien !! Donc on se donne rendez vous vers 10h30. En plus, ils ont prévu du beau temps ! Ca va être de puta madre !!
Le rendez vous était pris, la ponctualité était presque là mais donner un rendez vous à un italien revient à rajouter du retard d'environ 30 min (prouvé) mais on se retrouvait tous les 5 (Mariano, Julian un allemand et conducteur, Giovanni, Yanine et moi) à partir faire une randonnée sur les hauteurs du Pays Basque près d'Alava, à la frontière d'avec la Castilla y Leon et la province de Burgos sous un grand soleil.

Après un petit arrêt à Urduña pour prendre de la documentation, savoir quelle route il fallait prendre et acheter des sandwiches préparés à la boucherie de la supérette avec du jamon du pays qu'on irait manger une fois arriver sur le plateau, avant de marcher tout l'après midi. Ce fût une tuerie, un sandwich tellement fourni en bon jambon et bon qu'on avait honte d'en laisser. Mais bon.

Sur le chemin, nous laissions Julian jeter dans la nature le sabot de la police qu'on lui avait mis lors d'une soirée sur la plage pour stationnement interdit...sur un rond point ! On aurait cru un bandit qui cherchait à éviter les convois de police. Enfin, on profita de ce moment pour observer la vallée déjà magnifique et le berger 20m plus bas guider son troupeau de vaches. Pittoresque.

Juste avant de trouver le parking, nous nous sommes trouvés arrêtés sur la plaine du plateau par des chevaux sauvages et autres vaches, bien en liberté et en grand nombre. Ce fut merveilleux pour l'amoureuse de la nature qu'est Yanine, s'exclamant pour chaque animal d'un "ooohh il est trop beauuuu !!". Mais c'est vrai que c'était beau toute cette nature.


Après une marche de 2km passant devant la source du Nervion et les pièges à loups, nous arrivions devant le gouffre creusé par ce fleuve. Une cascade, la plus grande d'Espagne, el Salto del Nervion, quasiment sèche malheureusement en période d'été surplombe une chute de 205m (1). Il était facile d'avoir le vertige et rester figé devant. Un des endroits les plus impressionnants que j'ai vus. En dessous des rapaces volant à cet endroit, nous continuons la randonnée le long du vide et des chemins sinueux pendant encore 3 bon kilomètres et sous une chaleur de plomb, nous arrêtant seulement par moment sur les miradores pour admirer le paysage, ces rochers abrupts et toute la vallée beaucoup, beaucoup plus bas. Les jambes devenaient lourdes à monter le chemin mais le spectacle était merveilleux.


Au final, et en repensant à cette discussion de la nuit passée, il me semblait complétement idiot de ma part d'hésiter et de passer à côté de cette journée splendide admirant un parc protégé magnifique avec des amis, passant la journée à rigoler encore et toujours. J'y repense encore aujourd'hui avec nostalgie et beaucoup d'émotion. Et un des derniers périples avec Mariano, ce Grande Mariano, qui repartait deux jours après à Rome mais qui fût l'une des personnes les plus attachantes et souriantes que j'ai connus et avec qui j'étais déjà parti aux Canaries. Il faudra donc aller le revoir en Italie rapidement !

(le chien était celui d'un habitué des lieux, regardez comme il est photogénique !!)

(1) http://sierrasalvada.blogspot.com/ : Un blog d'un garde forestier d'Urduña, qui récapitule toutes les falaises et endroits à visiter à la Sierra Salvada. Même pour les non-hispanophones, les photos parlent d'elles mêmes !

En écoute : Matze Knop - Numero Uno (une chanson allemande en soupe italienne sur Luca Toni, qu'on passait en boucle dans la voiture)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire