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samedi 11 septembre 2010

L'indépendantisme basque

"Ce n'est pas la France, ce n'est pas l'Espagne, c'est le Pays Basque !"

L'Actualité me pousse à réagir à l'une des parts d'ombre et de crainte qui entoure et s'immisce dans les rues basques, à savoir le degré d'action et d'existence du terrorisme basque dans le quotidien. Vaste sujet...car à deux facettes.

Un article qui illustre bien l'ambiguïté du Pays Basque

Je ne vais pas rentrer dans les détails étant donné que la chose est complexe mais j'ai le sentiment au cours des cinq mois à Bilbo que ce nationalisme est assez marginal et sectaire. Ca m'a souvent agacé parce que j'aurais voulu comprendre au moins leurs revendications pour me faire une idée mais ils ne communiquent qu'en basque.. Impossible alors de se rapprocher d'eux si l'on est étranger.
Toutefois, j'ai noté que les mouvements étaient peu importants à Bilbao, se concentrant sur mon quartier, celui d'Otxarkoaga dans ses grandeurs, mais Uribarri très exactement. Le précédent article n'est pas un copier/coller de mon quotidien donc mais son ambiance laborieuse, populaire est marquée avec les grands bâtiments en brique construits pour répondre à l'exode rural vers les villes industrielles vers la fin du franquisme. Ces racines populaires lui donnent un accent très prononcé que ce soit dans le soutien à l'Athletic ou dans sa volonté d'imposer le basque. C'est donc en parcourant les rues sinueuses du quartier pour descendre vers le centre ville que les affiches contestataires, affiches d'information, de manifestation sont courantes...mais en basque.


J'ai quand même pu faire un lien entre la réclamation de la libération d'un basque et les affaires qui se sont déroulées à Toulouse où un membre de l'ETA avait tué un policier français (il me semble ?). A ce propos, ça m'a fait ricané de voir ces affiches qui comparent l'Etat espagnol à un état fasciste ou policier, où les libertés seraient réduites en prenant en compte cet exemple. Soit.

Il faut dire que la municipalité de Bilbao s'est donnée une directive de sécurité et la police fait alors énormément de rondes - aux sirènes assourdissantes - dans la ville, pour diminuer les risques de terrorisme et assurer la ville contre tout incident. Ce qui rend très mécontent les sympathisants du Parti Basque. Je ne dirai pas que ça rassure pour donner des idées à Notre Président car certaines sont inutiles et partiales mais de ce fait, l'ombre de l'ETA (1) ne gâchait pas l'hospitalité de Bilbao. Le seuls évènement concernant l'ETA a été une manifestation nocturne en l'honneur de toutes les victimes du terrorisme d'Etat au mois de mars, que j'ai vu aux informations mais qui touchait beaucoup de personnes (photo d'une autre manifestation)

En parlant de manifestations, le lobby basque en a pas mal recours. On a pu voir avec Emma une petite manifestation à Portugalete pour sauver la culture et la langue basque et/ou des panneaux et banderoles pour demander la libération de prisonniers politiques basques en passant sur la plaza Moyua. L'ampleur de leurs actions est malgré tout assez limitée et cela m'a donné l'impression que ces revendications étaient à très large majorité soutenues par des personnes âgées ou un peu moins (mais plus de 35 ans, donc vieilles CQFD). Ce qui ne garantit pas la pérennité de ces idéaux auprès des jeunes générations par rapport à ces idées purement politiques basques. L'engouement et la férocité dans la défense basque me paraissent beaucoup plus développés dans la région de San Sebastian, LE centre basque alors que Bilbao parait "internationalisée" rien qu'avec l'impact du Guggenheim. Toutefois, les plus grosses manifestations en faveur du Pays Basque ou de la libération de détendus etarris se déroulent à Bilbao, mais sont souvent interdites.

Après, c'est peut être mon point de vue biaisé (2) mais Bilbao peut être une plaque tournante de l'extrémisme basque qu'elle n'en parait pas moins sûre. Le souvenir et l'attachement aux couleurs basques (culturellement) peignent un tableau contemplatif, tourné vers le passé et la peur de nouveaux drames mais où ce terrorisme n'a peut être plus d'avenir. Même si des incidents nationalistes mineurs peuvent voir le jour comme lors de la célébration de la victoire espagnole au Mondial. Le problème actuellement est d'ordre purement politique, où le parti basque se met en lumière avant des élections nationales, et pourrait obtenir de bons résultats. Dans tous les cas, comme une amie basque m'a dit, "ce n'est pas les Etats-Unis qui ont inventé le terrorisme !". Et ça, Bilbao le sait trop bien.


Stèle commémorative des victimes du terrorisme
de l'ETA au parc Doña Casilda


(1) un article du Correo (en espagnol) sur l'histoire de l'ETA
(2) PS : si des personnes ont plus d'information à ce sujet, ou souhaitent me corriger, n'hésitez pas à m'en faire part ! C'est plutôt ici un vrai ressenti qu'un retranscrit objectif de la réalité..

A l'écoute : UNKLE - The Answer

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